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Nouvelles II

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BibebookDisponible
Issu d'un milieu bourgeois et artiste, Prosper Mérimée fait des études de droit avant de s'intéresser à la littérature et de publier dès 1825 des textes, en particulier des nouvelles, qui le font connaître et lui vaudront d'être élu à l'Académie française en 1844. Proche de l'impératrice Eugénie, il est fait sénateur en 1853 et anime les salons de la cour, par exemple avec sa fameuse dictée en 1857. L’œuvre littéraire de Prosper Mérimée relève d'« une esthétique du peu » et son écriture se caractérise par la rapidité et l'absence de développements qui créent une narration efficace et un réalisme fonctionnel adaptés au genre de la nouvelle, mais ce style a parfois disqualifié les œuvres de Mérimée auxquelles on a reproché leur manque de relief, ainsi Victor Hugo qui écrit : « Le paysage était plat comme Mérimée ». Ce tome comprend les nouvelles La Vénus d'Ille (1837), Carmen (1845). Carmen est une nouvelle de Prosper Mérimée écrite en 1845 et publiée en 1847, dont a été tiré l’opéra-homonyme, musique de Georges Bizet, livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy (1875). Carmen traite du sujet de l'amour tragique et de la jalousie amoureuse. La nouvelle met principalement en scène les personnages de Carmen et de Don José, dont l'amour passionné pour la belle bohémienne n'est pas payé de retour et le pousse finalement à l'assassiner. La Vénus d’Ille est une nouvelle fantastique, écrite en 1835 et publiée en 1837 alors que l’auteur a 34 ans. L’histoire se déroule à Ille-sur-Têt, une petite ville des Pyrénées-Orientales. Extrait : J'étais alors un tel mécréant, il y a de cela quinze ans, que je ne reculai pas d'horreur en me voyant à côté d'une sorcière. « Bon ! me dis-je ; la semaine passée, j'ai soupé avec un voleur de grand chemin, allons aujourd'hui prendre des glaces avec une servante du diable. En voyage il faut tout voir. » J'avais encore un autre motif pour cultiver sa connaissance. Sortant du collège, je l'avouerai à ma honte, j'avais perdu quelque temps à étudier les sciences occultes et même plusieurs fois j'avais tenté de conjurer l'esprit de ténèbres. Guéri depuis longtemps de la passion de semblables recherches, je n'en conservais pas moins un certain attrait de curiosité pour toutes les superstitions, et me faisais une fête d'apprendre jusqu'où s'était élevé l'art de la magie parmi les bohémiens.
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