Annette de mare a hija
En juin 2020 Leïla Mendez du groupe Yaïa rencontre Annette Cabelli-Florentin, 95 ans, rescapée d'Auschwitz, une des dernières personnes vivantes dont la langue maternelle est le judéo-espagnol, avec la volonté de recueillir des brides de cette culture séfarade qui compose l'essentiel du répertoire de Yaïa. Avec Annette nous avons échangé un peu en judéo-espagnol, surtout en français. Elle a chanté pour moi et nous avons chanté ensemble. Elle m'a récité des poèmes et nous avons mangé des gâteaux. Elle s'est racontée de l'enfance jusqu'à sa déportation en 1943, puis sa vie dans les camps et son arrivée en France après la guerre. Bouleversé par cette rencontre, Leïla, rejointe par le groupe , décide de partager ce moment en imaginant un concert témoignage qui mêlerait le récit filmé d'Annette Florentin-Cabelli aux romances « ladino-électriques » de Yaïa, accompagné d'un album parsemé d'interventions sonores d'Annette, aux Editions Miliani. Yaïa est un chant nomade, où trois voix se mêlent et chantent l'amour romanesque des temps anciens. Ce trio de musiciens interprètent les romances ladinos de l'âge d'or espagnol, ces chants d'exil qui s'expriment en judéoespagnol vernaculaire (associé à la langue "calque" ladino). Ce répertoire fut exposé aux nombreuses influences des pays traversés par le peuple hébreu en méditerranée, du Maroc jusqu'en Anatolie. Cette tradition poétique et musicale, souvent improvisée, s'est transmise oralement jusqu'à nos jours. Sa thématique est essentiellement amoureuse: berceuses, romances, suppliques. Yaïa s'inscrit dans ce périple de plus de 5 siècles, en jouant aujourd'hui cette musique du coeur avec une orchestration acoustique résolument amplifiée. Une musique du ressenti, tantôt sombre et profonde, parfois légère et éthérée. Guitare électrique sauvage et décalée, contrebasse saturée aux couleurs sombres et ambrées, choeurs généreux et une voix lead fine et claire, proche du fado.
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Où le trouver ?
Disponible 1er étage - Espace Image & son 9.5 YAÏ