Zyte
Homme droit, fidèle en amitié, prompt à défendre la cause des opprimés, Hector Malot fut surnommé « Malot-la-Probité » par la journaliste Séverine. Il fut l'ami de Jules Vallès qu'il soutint dans son exil londonien, lui apportant aide financière et réconfort moral. C'est grâce à lui que le manuscrit Jacques Vingtras, qui devint L'Enfant, fut publié. Soucieux de jouer un rôle dans le siècle, il milita, par le biais de l'écriture romanesque, pour une révision de la loi sur l'internement en hôpital psychiatrique, pour le rétablissement du divorce — supprimé le 8 mai 1816, au début de la Restauration, par la loi Bonald — pour une reconnaissance des droits de l'enfant naturel, pour une amélioration des conditions de travail, en particulier celles des enfants. Républicain modéré, il se montra défenseur des libertés.Hector Malot est à la tête d'une œuvre importante : une soixantaine de romans. Les plus connus aujourd'hui sont ses romans pour enfants : Romain Kalbris, Sans Famille, En Famille. Un autre roman pour enfants est paru à titre posthume, intitulé : Le Mousse. Le reste de son œuvre est composée de romans pour les adultes. S'ils sont oubliés aujourd'hui, ils connurent de son vivant et jusque dans les années 1930, un succès certain. Ils furent traduits dans de nombreuses langues : anglais, allemand, italien, hollandais, hongrois.... En France, ils parurent en feuilletons dans des journaux comme Le Siècle et Le Temps. Cinq de ces romans sont réédités de nos jours : Un Miracle, Complices, Baccara, Un Beau-Frère et Le Roman de mes Romans (ouvrage rédigé à la fin de sa carrière, qui détaille les conditions d'écriture de ses différents romans). Extrait : Les huées étaient si fortes, le rire avait si bien gagné toute la salle, même les premières, que le spectacle fut interrompu sans que les comédiens, Permettez et les paysans qui figuraient dans la patrouille exceptés, sussent pourquoi. À la fin de l'hiver précédent, un maçon nommé Lapie avait, racontait-on, trouvé un trésor en travaillant dans une vieille maison, et au lieu de le partager avec les propriétaires, il avait fait main basse dessus, si bien que de misérable qu'il avait été jusqu'à ce jour, il était devenu tout à coup riche, achetant une boutique de marchand de vin, ce qui est l'idéal des parvenus dans ces campagnes, et sa femme portant des diamants aux oreilles. Mais cette transformation ne s'était pas accomplie sans que la morale publique s'en indignât et s'en vengeât à sa manière. À chaque instant, le dimanche, on passait devant la boutique du nouveau marchand de vin, en criant : « Sauve-toi, Lapie, v'là les gendarmes. » Et c'était cette scène que l'arrivée de la patrouille donnait l'occasion de recommencer : « Sauve-toi, Lapie, v'là la garde ! » avec accompagnement de huées et de rires d'autant plus formidables que Lapie, qui s'était levé à sa place montrait le poing aux braillards en répétant : - Sont-ils bêtes ?
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