Les élèves entreront sans retenue dans un univers imaginaire peuplé d'hommes en prise avec un destin qu'ils n'ont pas su ou voulu maîtriser. Ces deux nouvelles sidérantes leur permettront d'explorer un fantastique à la lisière du merveilleux et de se plonger dans toute la poésie du continent africain. Grâce à son style limpide et son goût pour l'exotisme et le mythe, Laurent Gaudé donne à lire ici deux histoires inoubliables.
Une interview exclusive de l'auteur permettra aux élèves de mieux connaître cet écrivain majeur de leur époque, prix Goncourt et lauréat du Goncourt des lycéens.
Laurent Gaudé est un écrivain talentueux. Les lycéens ont su très vite le distinguer en lui attribuant leur prix Goncourt en 2002 pour La Mort du roi Tsongor. Il avait alors tout juste 30 ans. Il a ensuite obtenu le prix des Libraires en 2003 pour le même ouvrage, puis le prix Goncourt pour Le Soleil des Scorta en 2004. Avant d’écrire ses romans, il publie plusieurs pièces de théâtre, qui sont vite remarquées et montées par différents metteurs en scène.
Laurent Gaudé semble avoir toujours été passionné de littérature, de théâtre et d’écriture. Il a fait des études de Lettres Modernes à La Sorbonne Nouvelle à Paris, a présenté une thèse sur le conflit dans le théâtre contemporain, et s’est mis très tôt à écrire des textes dramatiques, avec un grand désir de vivre de sa plume. Il a également publié des articles dans plusieurs revues spécialisées, comme Les Temps Modernes, Alternatives théâtrales, Du théâtre ou Europe.
Son écriture se nourrit de toutes ces passions. Passion pour le théâtre et tout ce qui a trait à l’oralité, comme les contes transmis de bouche à oreilles, les grands mythes et les légendes… Passion pour les civilisations antiques, la mythologie et les langues anciennes … Passion pour les voyages et pour l’Afrique en particulier… Passion pour l’histoire et l’actualité… Passion également pour la tragédie, pour la puissance des émotions et des sentiments, pour les signes et les symboles, pour l’homme, enfin, qui se débat dans les univers qu’il crée et malmène ensuite.
En 2007, il publie un recueil de nouvelles écrites en marge de ses romans, entre 1998 et 2007. Ces quatre récits, Sang négrier (2006), Gramercy Park Hotel (1998-2006), Le Colonel Barbaque (2005-2006) et Dans la nuit Mozambique (2000-2007) se sont nourris des thèmes et des personnages de son imaginaire et ont gagné en intensité. Là encore, on retrouve des êtres sordides mais fragiles, hantés par le souvenir et la culpabilité, gagnés par la douleur, la peur, la désillusion et la folie, anéantis et impuissants, mais qui donnent une vie et une force extraordinaires aux pages du livre qu’ils peuplent. Le lecteur les accompagne et les suit dans leurs parcours chaotiques, les précède parfois et les attend, témoin souvent navré du spectacle de leur désarroi. Il écoute leur voix, cri ou murmure, et partage avec eux leurs doutes et leurs interrogations, endosse le lourd vêtement de leur mal-être et accepte pour un temps de faire silence en même temps qu’eux.