Schubert
Premier album sur naïve de la harpiste Anja Linder, qui nous propose un voyage touchant, d'une légèreté aérienne, chez Schubert. Deux lieder où le violon de Laurent Korcia se substitue à la voix originelle voisinent avec la Sonate pour arpeggione et le célèbre mouvement lent du Trio n° 2, où les couleurs encore plus célestes de la harpe remplacent celles du piano. Expression de la jeunesse et de la lumière conquise dans la douleur, la musique de Franz Schubert représente tout pour Anja Linder. En 2001, à Strasbourg, un terrible accident bouleverse à jamais la vie de la harpiste. Schubert devient le compagnon quotidien de sa reconstruction et renforce même son désir toujours plus grand de musique. Les premières notes qui résonnent sur le nouvel instrument que lui construisent les ingénieurs Jean-Marie Panterne et Marc Lamoureux ? Schubert, évidemment. Dans ce premier album publié chez naïve, Anja Linder nous invite tout naturellement à une Schubertiade, entourée par la violoncelliste Julie Sévilla-Fraysse et le violoniste Laurent Korcia. Les trois amis se retrouvent pour le sublime mouvement lent du deuxième Trio, bien connu par ses utilisations au cinéma (notamment Barry Lindon, de Stanley Kubrick) et adapté par Anja Linder pour harpe, violon et violoncelle, une configuration que la musicienne chérit tout particulièrement et qui rappelle que la harpe fut autrefois un instrument fondamental de la pratique de la musique de chambre : jusqu'à l'aube du XIXe siècle, son répertoire pouvait se confondre avec celui du piano et du clavecin. Avant ce sommet absolu du catalogue schubertien, deux Lieder, où la harpe reprend exactement la partie de piano quand le violon se substitue spontanément à la voix, entourent la Sonate pour arpeggione aménagée pour violoncelle et harpe. Partition particulièrement lyrique, que le compositeur viennois écrit en novembre 1824 pour un instrument depuis disparu, sorte de guitare-violoncelle, ou de guitare de "gambe", et que tous les violoncellistes ont adoptée en la transposant, la Sonate pour arpeggione retrouve ici, dans le nouvel habit imaginé par la harpiste, le ton de confidence intime, rêveuse, de la configuration originale. Un moment musical très touchant, où l'élégance de la harpe touchée par Anja Linder offre un contrepoint idéal à la sonorité aérienne, presque sur les pointes, du violoncelle de Julie Sévilla-Fraysse.
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Disponible Espace Image & Son 3 SCH