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Maghreb K7 Club: Synth Raï, Chaoui & Staifi (1985-1997)

Editeur :
Parution
2020
Type :
CDDisponible
Les Disques Bongo Joe et Sofa Records présentent une compilation de musiques du Maghreb, enregistrées et produites à Lyon, France, entre 1985 et 1997. Elle rassemble huit titres (plus une introduction sur la version vinyle et trois sur la version CD) édités alors sur cassette audio - et les propose pour la première fois en vinyle! La majorité des musiciens présents dans cette compilation ont habité la région Rhône-Alpes, et animé sa vie musicale, concentrée dans le quartier de la Guillotière, dans le centre de Lyon. Epicentre des musiques populaires maghrébines de la région, c'est autour de cette place qu'une véritable scène, officieuse, alternative et dynamique est portée par une nébuleuse de musiciens, d'éditeurs, de gérants de boutiques, de restaurants et de cafésmusicaux provenant de tout le Maghreb. Ces chansons, en prise avec la réalité quotidienne de l'exil et la situation d'immigré, nous parlent de séparation, de déracinement, d'amour, d'injustices sociales autant que d'actualités politiques, et se fabriquent librement, sous le signe du bricolage, de l'expérimentation, de l'emprunt et de l'opportunité commerciale. Sur les cassettes et dans l'intimité des cafés, les musiciens de la scène raï lyonnaise des années 80 racontent l'exil, chantent l'amour et ses désillusions, et chroniquent leurs quotidiens d'exilés. A Lyon, l'essentiel de la population musicienne est constituée d'hommes, provenant de l'Est algérien. Mais depuis les années 1950, les cafés des pentes de la Croix-Rousse ou de la Guillotière brassent des musiciens de tout le Maghreb. Dans l'épaisseur de la fumée des cigarettes, ils se côtoient et se retrouvent pour jouer ensemble et partager les expériences du quotidien. Espaces de sociabilité incontournables pour les immigrés, ces cafés ont eut un rôle fondamental pour les musiques populaires des maghrébins de France. À Lyon, le bar Le But, dans le 3e, ou ceux de la rue Sébastien Gryphe, dans le 7e, étaient de ceux-là - des lieux aussi intéressants pour les affaires: on s'y faisait aussi engager pour un mariage, un baptême, un gala... ou une session d'enregistrement. Jouer ensemble à Lyon. Car la pratique de la musique y est transrégionale: entre les différents pays du Maghreb, mais aussi entre les différentes traditions régionales. Polyvalents, les musiciens assimilent, en plus, les influences rencontrées sur place. La musique en situation d'immigration, c'est une école de cosmopolitisme musical ! On pense déjà aux agréments chachacha ou tango de certains titres de Cheikh El Hasnaoui, ou aux jerks et aux twists de Mohamed Mazouni. À l'instar de leurs aînés, les musiciens de cette compilation font coha- biter à merveille des airs raï ou staïfi avec les éléments esthétiques du disco ou les riffs rythmiques de la guitare funk, comme le fait Nordine Staifi; et Salah El Annabi emprunte le thème d'Oxygène IV (1976) de Jean-Michel Jarre, compositeur lyonnais et figure incontournable de la musique électronique française. " Comme on dit chez nous, les mariages mixtes, ils font les beaux gosses! " raconte Abbès Hamou, musicien de la place du Pont. Jacques Castelli, propriétaire du Studio 17 à Villeurbanne (commune limitrophe de Lyon) où furent enregistrées l'essentiel des cassettes de la scène lyonnaise, a même joué de la basse sur certains morceaux. Continuité avec leurs traditions musicales et inventivité débridée, les répertoires des musiciens intègrent naturellement les codes esthétiques et les technologies de leur époque.
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Où le trouver ?
Disponible 1er étage - Espace Image & son 9.2 ANT