La fin d’Illa
Surnommé l'écrivain sans livre, José Moselli est l'un des grands feuilletonistes populaires du début du XXe siècle. Auteur prolifique, il a publié un grand nombre de romans, nouvelles et chroniques, principalement dans Sciences et voyages ou encore L'Épatant, L'Intrépide, Le Petit Illustré, Cri-Cri de la maison d'éditions Offenstadt où il en est reconnu comme l'auteur numéro 1 d'après Georges Fronval. Ses nombreux romans-feuilletons paraissaient en revues (comme la Collection d'aventures) et peu ont été édités en livres d'où le surnom évoqué plus haut. Il est connu pour quelques textes de science-fiction comme La Cité du gouffre ou Le Messager de la planète, et surtout La Fin d'Illa (1925). Extrait : ---~Grampus Island ? ricana l'employé de l'Amirauté américaine, à Washington, lorsque le rapport lui parvint. Ah ! ah ! Tous les mêmes, ces capitaines. Des calculateurs à l'envers ! Il aura fait équivoque et baptisé du nom de son navire un des nombreux récifs des Fanning !... Enfin, le prochain vaisseau hydrographe qui partira ira s'enquérir de cette Grampus Island et de ses dalles de pierre ponce et de ses briques de verre... Il se trouva que le Dixie, croiseur de la marine américaine, allant de Seattle à Sydney, passa quelques mois plus tard aux environs du gisement prétendu de Grampus Island. Son capitaine voulut s'assurer de l'exactitude du rapport de James Ellis. Au point indiqué, il ne trouva rien. Il fit sonder. Sept cents brasses de fond. Pendant deux jours et une nuit, il explora les alentours. Rien. Des fonds oscillant entre six cents et mille brasses. Pas le moindre récif. Grampus Island ne figura jamais sur les cartes américaines. Et à juste titre : nul ne devait jamais la retrouver. Pendant ce temps, Mr Wilson Dills, le second capitaine du Grampus promu commandant à la suite de la cécité d'Ellis, s'était entendu avec ce dernier pour tirer le meilleur parti possible du livre et de la sphère d'améthyste.
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