BIBLIOTHEQUE GEORGE SAND
L'HAŸ-LES-ROSES

Deux ans après un premier album prometteur, Tides en 2020, les frères Nick et Jordan Smart remettent le couvert avec leur musique rêveuse, entre ambient, electronica et néo-classique. Ce deuxième essai démontre un sens de l'équilibre particulièrement soigné entre instruments acoustiques (le piano de Nick, le saxo ou la clarinette de Jordan) et vibrations électroniques déclenchées sur des synthétiseurs analogiques, ce qui apporte un grain assez unique à ce disque qui donne l'impression d'être plongé dans une longue vague continue, mais une vague d'eau douce et chaude. Le duo, qui forme les deux tiers du trio de jazz britannique Mammal Hands (avec le batteur Jesse Barrett), signe pour Gondwana (le label de GoGo Penguin et Portico Quartet) un album qui ne demande aucun effort de la part de l'auditeur. Il n'y a vraiment qu'à se laisser porter par le courant formé par Sunda Arc, entre cette magnifique ouverture (Distant Siren) qui sonne comme la traîne d'une rave dans la campagne anglaise - un revival des sons des 90's qu'on retrouve aussi sur Ritual -, des moments suspendus comme Forgotten Dream, simplement posé sur deux accords de piano hanté, des ambiances à la Stranger Things (Night Lands) ou des ballades électroniques entre deux mondes, telle Endless Fields et son saxophone trafiqué comme un violon. Un sommet d'harmonie électronico-acoustique et un excellent album de cheminée