BIBLIOTHEQUE GEORGE SAND
L'HAŸ-LES-ROSES

Notre avis : Les multiples crises subies en ce moment par nos contemporains semblent plus que jamais inspirer les Ecossais taciturnes de Mogwai. Moins d'un an après la sortie de l'album-concept Atomic (dont on notera la résonance avec l'actualité) et une participation à la bande originale du film Before the flood consacré aux effets du changement climatique, les quatre de Glasgow sortent Every country's sun. De bon matin, pas évident d'entrer dans l'univers dense, sombre et changeant de ces amateurs d'envolées musicales, dont Coolverine reprend d'entrée de jeu les éléments clés : rythmique simple et répétitive, lignes de guitares aériennes, et tapis de boucles électroniques conçu pour installer l'atmosphère mélancolique de ces ultrasensibles constamment tiraillés entre extase et dépression. Le morceau est beau mais ce qu'il dégage a de quoi vous flanquer le moral à zéro alors que vous n'avez même pas absorbé votre premier café. Fort heureusement pour l'ambiance générale, Party in the dark est plus joyeux, lumineux même, malgré les paroles noires de Stuart Braithwaite. Après vingt-ans de carrière et une discographie pléthorique, Mogwai ne surprend plus mais avance aussi personnel que puissant. Mogwai pousse encore plus loin son regain d'énergie en fin d'album et nous gratifie d'un Old poisons tendu et explosif qui devrait faire des merveilles en live pour secouer le public. C'est de loin le morceau le plus surprenant et réussi de ce Every country's sun que la page titre vient finalement refermer en douceur.